Ascolia, me voila!

Cela faisait une bonne semaine que la jeune femme marchait, et elle commençait à douter de la carte léguée par son grand-père. Elle avait traversé une grande prairie, puis une infinie forêt. Elle avait fait la rencontre d’étranges animaux, d’humains aux oreilles étrangement pointues, mais aucune cité à l’horizon. Elle se décourageait, petit à petit. Chaque paysage se dessinant devant ses yeux était un nouvel espoir pour elle. Mais son espoir était rapidement submergé par la déception.

« Si le prochain paysage que j’aperçois n’est pas cette maudite citée, j’abandonne. Et puis cette satanée carte ! Je suis sûre qu’elle est fausse ! » s’exclama-t-elle tout en froissant le plan en question.

Tout en ronchonnant, elle buta sur une bûche, et s’étala de tout son corps sur un tas de feuilles. Elle frappa alors du poing, et jura contre le monde entier des malheurs qui lui tombaient dessus. Se relevant alors plus énervée qu’elle ne l’était déjà, elle se débarrassa des feuilles mortes encore accrochées à son long manteau, et s’apprêtait à reprendre son chemin lorsqu’un miaulement sonore attira son attention. Remarquant qu’il venait de derrière un vieux chêne défeuillé, elle s’approcha lentement, prête à bondir telle une lionne chassant une proie, se colla au vieux tronc et regarda derrière celui-ci. Deux magnifiques yeux émeraude la fixèrent. Les traits de Gwaeren se détendirent. Un chat ! Ce n’était qu’un simple chat ! Elle se baissa et le caressa longuement, tout en le rassurant, avant de décider de repartir.

« Allez, rentre chez toi ! Lui ordonna-t-elle d’une voix mielleuse. Tes maîtres doivent sûrement t’attendre ! Allez ! Va ! »

Elle utilisa plusieurs stratagèmes, afin qu’il la quitte. Elle lui montra un chemin du doigt, elle tenta de l’effrayer en frappant le sol du pied mais rien n’y fit. Désarmée, Gwaeren haussa les épaules et finit par abandonner.

« Tu veux me suivre ? Et bien qu’il en soit ainsi. Mais tu débrouilleras tout seul ! Ce que je chasserais ne sera qu’à moi ! »

En guise de réponse, le bel animal lui fit de magnifiques yeux ronds et vint se frotter à ses jambes.
Gwaeren continua alors son périple vers Ascolia, accompagnée à présent d’un sublime chat au pelage ébène. Cependant, des deux, ce n’était pas la sorcière qui ouvrait le pas, mais bel et bien son nouveau compagnon. Et il paraissait si sûr de lui que la jeune femme commença à se poser quelques questions. Mais elle le laissa la mener où il le désirait, ne sachant de toute façon pas où elle-même se rendait.
Des heures passèrent, et le jour commençait à décliner quand elle aperçut deux grandes torches crépitaient dans l’air. Le chat se mit alors à gambader, suivit par la jeune sorcière lorsqu’une immense porte s’imposa à elle. Elle était si lourde et si imposante qu’elle paraissait infranchissable. L’animal se mit alors à miauler et à gratter la pierre.
Gwaeren inspecta soigneusement cette entrée, et remarqua le blason gravé sur un des galets qui la constituait.

* Il me rappelle une chose…mais quoi ?* Pensa-t-elle.

A cet instant, la lettre de son grand-père tomba de sa besace.

« Mais oui bien sûr ! J’y suis enfin ! Ascolia me voila !

Cependant elle désenchanta rapidement quand elle comprit que la porte ne possédait aucun moyen d’ouverture. Cherchant plusieurs systèmes, qui échouèrent l’un après l’autre, elle s’énerva et se mit à cogner de toutes ses forces sur la pierre, les larmes de colère naissant sur ses joues.

« Ouvre-toi ! Hurla-t-elle ! Mais ouvre-toi satanée porte ! »

La colère l’envahissant totalement, elle utilisa la magie par instinct et ordonna à la porte de s’ouvrir. Des grincements se firent alors entendre et lentement, la cité invita la nouvelle sorcière à pénétrer ses murs. Celle-ci l’observa, abasourdie, comprenant ce qu’elle venait d’accomplir, avant de décider de s’introduire en son coeur.
La beauté des lieux la submergea.

Gwaeren dévisagea tout d'abords son interlocutrice. Elle venait à peine d'arriver et voila qu'on l'assaillait déjà de question. Mais voyant que son compagnon se mit à ronronner dans les pieds de celle-ci, elle mit son mauvais caractère de côté et la remercia de son conseil.

" Merci de me prévenir. Je resterai sur mes gardes lorsque j'aurai affaire à elle."

Puis voyant qu'ils la regardaient d'un air insistant, elle rougit violement et balbutia:

" Je...pourquoi vous me regardez ainsi ? Qu'est ce que j'ai fait ?"

Son regard passa de Charlotte à Lionel quand elle comprit.

" Excusez moi, j'ai passé tellement de temps sans croiser de civilisation proprement dîte que j'ai totalement oublié la courtoisie. Je me nomme Gwaeren Sûl et ce chat qui me sert de compagnon s'appelle...heu...et bien...Rîn, oui voila. Rîn."

A ce nom, le sublime animal miaula de contentement, ce qui fit sourire Gwaeren. Cela faisait si longtemps que ça ne lui était pas arrivé.
Et, afin de clore leur présentation, elle s'apprêta à tendre une main amicale, lorsqu'elle aperçut l'arc que portait Charlotte sur son épaule.
Son regard se rembrunit alors, et un long silence s'installa.

Le regard de Lionel passa de Gwaeren à Charlotte, puis de Charlotte à Gwaeren. Il suivit le regard de celle-ci et vit l'arc que Charlotte faisait dépasser de son dos. Il essaya de la rassurer :
" T'inquiéte pas, c'est juste pour se protéger ! Y'a des trucs bizzares qui arrivent dans cette cité ... Hier, Olwey et moi on s'en fait attaqué par un Furtif ! Tu sais ce qu'est un Furtif, non ? Enfin bref, il vaudrait mieux que toi aussi tu ais une arme pour te défendre, juste au cas où ..."
" Dis-donc, je rêve ou t'essayes de la draguer ? C'est pas bien d'essayer de jouer sur deux tableaux !!"
Lionel évita soigneusement de regarder Charlotte :
" Mais non !! Qu'est-ce que tu m'fais, là ?? C'est juste une amie, c'est tout ..."
Et la vérité le frappa : ca y est, il se mettait à considérer tout le monde comme des amis ... Il avait décidemment bien changé ...
" Euh ... enfin, j'espérais qu'on puisse l'être ..."
Et il tendit la main, selon un geste qui se voulait amicale ...sans le sang qui goutta de sa blessure, reste du combat contre le Furtif.
" Bwoups ..."

Lionel la regarda, elle, puis Rîn. Il pensa :
* Hé ben, comme ça, l'affaire est réglée ...*
Il se tourna vers Charlotte :
" On peut bien la laisser venir, non ? Elle vient à peine d'arriver, et elle connait pas tout encore ..."
Et c'est là seulement qu'il la perçut. Cette sensation ... Il l'avait déjà ressentie. Mais il savait maintenant ce que c'était. Il savait comment connaitre le passé des gens rien qu'en analysant les sentiments qu'il avait à ce moment-là. Et, maintenant, il sentait un profond désespoir, de l'inquiétude, unse sorte de trou dans la poitrine, comme si quelque chose lui manquait. Il murmura comme pour lui-même :
" Pauvre petite ..."

Gwaeren fixa la main ensanglantée de Lionel, avant d’accepter volontiers de la serrer.
Son cœur se mit alors à palpiter comme jamais. Elle n’avait jamais senti ce sentiment. Ce n’était pas un sentiment de passion ou qu’une femme puisse ressentir pour son amant, mais plutôt une sorte de chaleur au fond de son âme. Elle n’avait jamais eu d’ami…et voila qu’il fallut qu’elle les rencontre pour en avoir deux d’un seul coup ! Mais la réalité la sortit de son euphorie éphémère. Elle devait attendre. Attendre de pouvoir réellement leur faire confiance. Attendre de savoir s’ils en étaient dignes. Mais la poigne qui lui étreignait la main lui procurait un tel espoir !
Mais voyant le regard insistant de Charlotte, elle décida de lâcher prise, et recula d’un pas, par sécurité sûrement.
Un long silence s’installa, lui permettant de réfléchir. Elle ne savait pas vraiment quoi penser d’eux. Il est vrai qu’ils paraissaient chaleureux, accueillants, mais sa méfiance la submergea. Elle ne devait pas s’attacher à eux. Elle avait une mission. Et elle comptait s’y tenir.

« Je ne voudrais pas paraître impolie, mais je dois absolument partir. J’ai été ravie de vous avoir rencontrée. »

Ces derniers mots, elle les avait prononcés avec une telle nostalgie qu’elle en tremblait elle-même. Jamais elle n’avait eu d’amis. Et voila que ses premiers amis, elle devait les quitter.
Elle prit alors Rîn dans ses bras puis s’apprêta à partir, lorsque celui-ci la mordit à la main et se dégagea de ses bras pour se frotter aux jambes de Charlotte.

"Et bien, je vois que celui-ci n'a pas trainé pour trouver une nouvelle maîtresse! Aller Rîn! Dépèche-toi!"

Rîn ne bougea pas ce qui eut don de l'énerver. elle l'appela alors plusieurs fois avant de s'approcher de lui, menaçante.

" Viens tout de suite." Prononça-t-elle objectivement.

Sans le savoir, la magie s’imprégna dans chacun de ses mots, et le pauvre animal fut projeté à ses pieds, effrayé. La jeune femme, déconcertée par ce qu'elle venait de provoquer, le regarda sans mot dire.
Puis ses yeux se dirigèrent lentement vers Lionel et Charlotte. Elle était persuadée à présent que'ils la rejeteraient.
La solitude était sûrement préférable. Autant pour elle que pour les autres.

Lionel regarda Rîn, puis Gwaeren.
" La vache !! Mais tu controles pas ton pouvoir ou quoi ?? T'as faillit le tuer !"
Voyant que Gwaeren paraissait troublée, il se calma un peu :
" Enfin, c'est pas si grave, il faut juste le soigner ..."
Il se pencha sur le chat et lui passa la main dessus. Une lumière blanche lui courut sur son petit corps et il fut guéri.
" Tu sais, c'est pas la peine de nous fuir ... On te veut pas de mal ... Au contraire, on veut juste t'aider ... Moi en particulier ..."
Voyant le regard intrigué de Gwaeren, il s'expliqua :
" Parce que j'ai ressenti la même chose que toi ... Toi aussi, tu as perdu quelqu'un d'important pour toi, n'est-ce pas ?"
Il s'aperçut de quelque chose et lui tendit un mouchoir :
" T'as du sang sur la main ... Je crois que c'est le mien ... Faut pas te corrompre avec du sang de Demi-démon ..."

_ Heu, je t’ai sans doute mal compris Lyo, mais tu as parlé de Demi Démon ? Serais-tu un…démon ?

Gwaeren se stoppa et fixa Lionel dans le blanc des yeux. Il paraissait si serein pourtant.

* Il ne peut être un démon, se dit-elle intérieurement, c’est impossible. Il a l’air si…Quoi que… *

Elle continuait à se parler à elle-même quand des miaulements de démence la firent revenir dans le monde des mortels où ses deux acolytes la regardaient étrangement, se demandant sûrement si elle n’était pas légèrement dingue sur les bords. Elle s’accroupit sans leur prêter attention et se mit à la hauteur de Rîn qui hérissa le poil lorsqu’elle fut à ses côtés.

« Tu m’en veux n’est-ce pas ? Lui demanda-t-elle d’une voix sucrée. Je te comprends. Je… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Le magnifique félin détourna le regard et se mit à rugir de plus belle en fixant la rue sombre qui leur faisait face. Elle suivit son regard, imitée par tous les autres, un mauvais pressentiment s’imprégnant dans leur esprit.
Lionel fut le premier à reprendre ses moyens et se retourna vers les filles, une lueur de fureur et d’inquiétude dans les yeux. Ce qui alarma les deux jeunes femmes au plus haut point.

Lionel était énervé. Oui, au plus haut point, c'est ce que l'on pourrait dire. Mais enfin, elle n'y pouvait rien, cette fois ... Il se calma un peu, baissa la tête et réfléchit intensément. Quand il la releva, il était de nouveau tout sourire :
" Oui, je suis ... euh ... Enfin, j'étais un Démon. Ou plutôt, un Enfant Démon ... Tu sais, les enfants qui font un pacte avec un démon lors de leurs jeunesses ! Mais le mien n'était pas voulu ... C'était cet enf**** de Mage qui a scellé le Démon en moi. Et c'était d'autant plus qu'il avait tué mes ..."
Il s'arrêta net. Ca y est, ses souvenirs revenaient.Il se rappellait pourquoi il haïssait Yami Kabuki. Mais une forme restait encore mystérieuse : une toute petite forme, qui aurait dûe être entre ses parents, les tenant par la main et riant à gorge déployée. Mais qui était-elle ?
Lionel s'enferma dans un profond silence, tandis qu'il essayait de se rappeller qui elle était. D'autant plus qu'il savait qu'elle était trés importante pour lui.

Quelques minutes passèrent durant lesquelles aucun d'eux ne dit mot. Seuls Rîn et Olwey semblaient heureux et s'amusaient comme des petits fous à se courir après. Etrange amitié. Cette image de bonheur fit sourire Gwaeren, l'espace d'un instant. Puis, se remémorant les paroles de Charlotte, elle reprit son sérieux et lui demanda.

" Charlotte, maintenant que j'y pense, quel danger courons-nous face à cette Drow…ou l’armurière vu que j’ignore ce qu’est une Drow…enfin du moins j’ignore l’étendue de ses pouvoirs. Eclaire-moi parce que...Elle se stoppa. Lyo tu vas bien ?" S’adressa-t-elle alors au jeune homme, voyant sa mine désemparée.

Il ne lui répondit pas. Il ne daigna même pas lever les yeux. L’avait-il seulement entendue ? Elle n’en était pas certaine. Son regard se tourna alors vers Charlotte, l’interrogeant du regard, mais elle haussa les épaules en signe d’impuissance.
Elles le regardèrent toutes les deux, durant quelques secondes, avant de tourner la tête en un seul mouvement vers la même direction. Quelle était cette ombre qui les épiait depuis le début ?
Les deux animaux, eux aussi avaient senti sa présence. C’est alors que Rîn sauta dans les bras de sa maîtresse et lui murmura au creux de l’oreille :

" Gwaeren, j’ignore ce qu’est cette chose mais elle est de mauvaise augure. Interroge tes nouveaux amis, et surtout ne les quitte plus. Moi je m’occupe d'Olwey. Il m'a l'air très sympathique. "

La jeune femme le fixa, tout autant ébahie que ses amis qui l'observaient, bouche bée.

Lionel releva la tête :
" Je savais qu'il était pas normal, ce chat ! Tu ne le connais pas depuis longtemps, hein ?"
Mais il reporta son attention sur l'ombre qui les épiait. Lionel attendit. Il attendit on ne sait quoi. Que l'ombre attaque, peut-être, ou s'enfuisse. Mais elle attendait toujours, insensible à ces quatres paire d'yeux qui la regardaient.
" Sortez de là !"
L'ombre parut bouger un peu, mais elle resta à sa place.

Charlotte avait sentit l'ombre, bien qu'elle ressente moins bien ces choses-là qu'Olwey et Lyo. Mais elle avait un mauvais pressentiment...

"Gwaeren, je t'expliquerais tout sur les Drow quand ce mystère..."

Elle fit un mouvement du menton vers l'ombre.

"Sera éclaireci..."

Olwey se rapprocha de sa protectrice et se blottit contre ses pieds. Il gronda légèrement et dévoilà ses petits crocs à peine sortit. Il avait déjà combattu auprès de Lionel, et il recommencerai... Charlotte, quand à elle, banda très vite son arc, une flèche prête à patir. Elle se placa doucement aux cotés de Lionel, la main prête à saisir une autre flèche dans son carquoi. Olwey, si petit qu'il fut, combattrait farouchement.

Lionel s'avanca et se mit entre l'ombre et les deux jeunes filles. Il recourut alors à une de ses trois capacités de Demi-Démon : Le Scan. ( Les deux autres étant le pouvoir de se combiner avec son démon pour créer un être encore plus fort, et celui d'avoir un courage presque suicidaire [ Mais on ne pense pas que c'est les capacités de Démon, mais bel et bien la volonté suicidaire de l'hote ^^. il faut dire que ce n'est pas un cadeau, un Démon ! )
Il resta quelque instants à scanner l'ombre, puis il arrêta. Ses mains tremblait presque.
" C'est ... c'est ... c'est pas vivant !"
Olwey se mit à grogner plus fort, et Bell s'était réfugiée derriére Lionel.
" C'est quelque chose qui a été créé pour tuer ..."

Lionel eut un regard panqiué, mais se controla.
" Euh ... s'tu veux ... mais ... fais gaffe ! L'eau est l'élément en contradiction avec le mien, donc, si tu m'arrose, je pourrais plus combattre !"
L'ombre s'avanca finalement.
" Elle arrive !!"
La bataille s'annoncait palpitante.

Entendant la réponse de Lionel, Gwaeren regarda Charlotte. Elle ne savait à quoi s’attendre. Cependant, la chose arrivait et elle devait prendre une décision. Elle baissa les yeux l’espace d’un instant.

* Il ne peut rien t’arriver de dangereux…normalement. Allez, courage ma p’tite ! S’encouragea t-elle moralement. T’en as vu d’autre, et puis elle va te donner de la puissance, pas te tuer !*

Relevant le regard vers l’intéressée, la jeune femme lui répondit :

« Je ne sais pas comment tu vas t’y prendre, mais vas-y. Si ça peut nous aider à combattre…ce truc. Mais ne t’attardes pas trop. Parce qu’il arrive ! »

Cependant, même si les flèches n’avaient aucun effet sur lui, elle prit son arc et ajusta une flèche …on ne sait jamais. Puis dans tous les cas, sa magie ne la laisserait pas tomber.

La chose qu’ils s’apprêtaient à combattre était encapuchonnée sous une longue cape rouge sang, trouée de toutes parts. Ils ne purent donc pas distinguer le visage de ce qui leur faisait face.
Néanmoins, une odeur répugnante émanée d’elle, une odeur qui se répandait à chaque mouvement que la chose faisait. C’était à en vomir.

« Charlotte, dépêche-toi ! C’est un vrai supplice, et pour nous, et pour les animaux ! Brama-t-elle au bord de la nausée. L’odeur en est insupportable, il faut qu’on s’en débarrasse ! »

Mais elle n’attendit pas la réponse. Elle décocha une flèche, guidée par son esprit, qui se plaça directement dans le capuchon, mais, à la surprise de tout le monde, elle ne s’arrêta pas et le traversa pour se planter dans le sol, derrière lui.

* Charlotte avait raison. Je voulais m’en assurer mais les flèches n’y feront rien… Aucun objet, quel qu’il soit, ne pourra nous aider.*

Gwaeren quitta du regard l’ombre, durant quelques instants et porta son attention vers la petite fée postée sur l’épaule de Lyo. Elle s'adressa alors à son amie d'un ton interrogateur mais tout de même frustré par la présence de l'ombre:

« Si tu combinais tes pouvoirs avec ceux de Bell, afin de nous transmettre plus de puissance…peut-être que… »

Elle s’interrompit. L’ombre venait de s’arrêter d’avancer, et les fixait à présent. Ils ne pouvaient apercevoir ses yeux, mais son regard était pesant. Aucun d’eux ne comprit pourquoi elle s’était subitement arrêtée ce qui eut le don d’augmenter l’inquiétude qui régnait déjà dans les esprits. Gwaeren crispa ses doigts sur son arc inutile. Mais qu’attendait Charlotte…

Charlotte, elle était crispée de concentration. Elle réfléchissait... Ses pouvois étaient très limités, elle ne pouvait pas faire grand chose... Mais Lionel avait dit que l'eau éneantissait son pouvoir.. Hors, il était un demi-Démon... Et cette chose devait être Kakubi... Donc, l'eau anéentirait peut-être Kakubi... Du moins, l'affaiblirait... Charlotte réunnit donc tout son pouvoir, se baissa et mit une main sur le dot d'Olwey pour se donner de la force. Elle fit avancer son piuvoir jusqu'au Démon et livéra tout. Une tromba d'eau se déversa sur l'immonde chose. Charlotte ne savait pas si ça allait marcher. Elle était assise au sol, épuisée. Elle allait avoir besoin de temps pour récupérer...

*Espérons que ça marchera... Espérons...*

Olwey, lui, avait souté sur la créature. Il essaya de la mordre à l'endroit ou était ses mollets mais il ne put le faire. Une odeur repoussante, intenable et une force étrange l'empêchait de s'en approchait. Il se retira quelques mètres plus loins, gémissant de terreur, ventre à terre. Charlotte quand à elle, réfléchissait, toujours au sol, hors d'alleine. Elle devrait peut-être essayer de'envoyer vers le monstre une effluve de bonne senteurs... Les autres auraient ainsi la voie libre... Mais d'abord, elle devaitr récupérer.

Lionel avait regardé la tentative désastreuse de Charlotte.
" N'use pas de ton pouvoir ... tu ne le controle pas encore, et il n'y a probablement que moi et Kabuki qui puissions l'arrêter ..."
Remarquant le regard alarmé de Charlotte, il s'étonna :
" Hein ? Je t'ai pas dit ? Le Démon que j'ai vaincu - avec ton aide - n'était que la partie noire de Kabuki. Mais la partie blanche est encore avec moi !"
Il se concentra intensément, et tourna la tête vers Gwaeren :
" Pour la première fois, je pense, tu vas voir un Enfant-Démon en compléte Osmose avc son Démon !"
Il commenca à réciter des formules magiques incompréhensible pour les autres. Normal, il parlait la langue des démons !
Cela donnait un truc comme ça :
" Jaken Dolran Gerounde
Lituski Marigua Lan !"
Il termina par tracer, avec sa volonté, un grand cercle de feu autour de lui. Ce cercle se remplit avec une aura blanche, et Lionel lui aussi fut entouré de cette aura. Finalement, il psalmodia, dans une langue que tout le monde pouvait comprendre :
" Démon qui a été scellé pendant 15 ans ...
Démon dont les pouvoirs restent cachés dans les Ténèbres ...
Aujourd'hui, je t'invoque dans mon combat ...
Que ta puissance soit mienne !
Que ma puissance soit tienne !
Qu'ensemble, nous formerons deux,
Et qu'enfin, nous combattrons ensemble,
Pour que plus aucun ennemi ne nous barre la route !"

Le cercle parut s'enflammer de plus belle, puis devint franchement orange, puis bleu. L'image de Lionel parut doubler, puis elle se clona. L'une de ses images se transforma. Les membres rétrécirent, la tête s'allongea et se colora en vert, jusqu'à ce que son image deviennent celle d'une petite créature verte, et sa forme ressemblait à peu prés à celle d'un chat.

Lionel tomba sur les genoux, et murmura :
" Je vous présente ... le nouveau Kabuki ... C'est Hikari Kabuki ..."
Le petit animal dont les pouvoirs dépassaient largement ceux des trois personnes réunies se redressa, leva une patte et lança :
" Salut ! Vous pouvez m'appeller comme vous voulez, du moment que ca s'approche de Hikari Kabuki !"

Charlotte était subjujée. Elle avit la bouche grande ouverte, ballante. Olwey, lui sentait l'immense ora de magie qui se dégageait de cette chose verte. Et elle lui plaisait. Il respira à plein poumons cette bonne odeur de puissance. Et, sans le savoir, un peu de magie se déversa en lui. Charlotte, elle, referma la bouche.

"Hikari Kakubi..."

Elle essaya de se relever. Elle vit qu'Olwey l'avait rejointe. Mais Olwey était différent... Il n'était toujours qu'un petit louveteau, mais il semblait plus puissant... Plus... Plus... Plus. Tout simplement plus. Charrlotte regarda ensuite Lionel.

"Je pourrais peut-être.."

Charlotte se fit toute petite.

"Je pourrais peut-être essayer de lui balancer une effluve de bonnes senteurs dans la figure, à ce monstre? Olwey pourrat l'attaquer sans en être incommodé..."

Lionel leva les yeux au ciel.
" Youpiii, on va l'attaquer avec des parfums ..."
Il se releva, se mit derrière elle et lui prit les mains.
" Regarde, je vais t'apprendre un truc, ca s'appelle la fusion des Eléments. Quand je lancerais une petite brise, lance toi-même de l'eau. Si on a tout fait correctement, ca devrait faire de la glace et le geler. Comme ça, Olwey et Buki - Dis, ca te dérange pas que je t'appele Buki ? Parce que Hikari Kabuki, c'est un peuuu ... long ! - puissent l'attaquer tous les deux ensemble."
Il se concentra, et, bientôt, une rafale de vent partie de ses mains jusqu'au milieu de la scéne. Il lança :
" Maintenant, Charlotte !!!"

Alors que Buki sautait sur son homologue ténèbreux pour aider son nouveau compagnon, Lionel s'accroupit derrière Charlotte et l'entoura de ses bras.
" Tu sais ce que j'en pense ..."
Il la serra un peu plus contre lui.
" Tu as fait ce que tu pensais juste de faire ... Tu n'as pas à avoir de culpabilité ... Et puis, personne ne le saura, non ?"
Il lui toucha les oreilles :
" Et tu es encore une Elfe, à ce que je sache, non ?"

Voyant ses amis écroulaient à terre et les animaux partis à l’attaque du démon…elle se sentit coupable de ne pouvoir rien faire.

* Comment espérer venger mon grand-père si je n’arrive même pas à me débarrasser du premier obstacle qui se présente à moi ! Réfléchissons. J’ai le pouvoir de télékinésie. Je peux contrôler les choses. Mais seulement les choses matérielles. Cependant…je peux peut-être former un bouclier…en tentant de contrôler la magie qui émane de cette cité…si j’arrive à la matérialiser.*

Elle se concentra. Une puissante aura se mit alors à tourbillonner autour de son corps et forma une sorte de protection opaque.

« Lionel, reste auprès d’elle. Je sais que c’est le double maléfique de Kabuki, mais c’est moi qui vous ai mis dans cette situation en étant entrée dans cette cité et en vous ayant parlé trop longtemps. Si vous ne m’aviez pas vu, l’attaque n’aurait sûrement pas eu lieu. »

Sur ce, la jeune femme avança rapidement, trop rapidement pour une humaine, attrapa son poignard et attaqua. Elle frappa encore et encore, sans savoir ce qu’elle faisait réellement, mais frappait toujours encore. Mais ce qu’elle ne voyait pas, c’est que la puissance qu émanait de son corps n’était pas la sienne.
Rîn était sur le côté, hors de cette scène. Enfin…il était allongé sur le sol et ne bougeait pas. Ne bougeait plus. Seulement ses yeux fixaient sa nouvelle maîtresse étrangement.
Leur puissance ne faisait qu’une. Psychiquement.