Nom : Eldoran
Prénom : Samael
Age : 17 ans
Histoire :
Samael est né prématuré, minuscule, entre la vie et la mort. Dès lors, sa santé fut pour le moins précaire et il passa une bonne partie de son enfance cloué au lit. S'il n'eut aucune séquelle grave entraînant un réel handicap, il n'en resta pas moins fragile et affaibli. Son coeur était d'ailleurs la principale préoccupation des guérisseurs.
Ses parents se montrèrent attentionnés et aimants mais ne savaient pas vraiment comment se comporter avec ce petit être si différent de ce qu'ils avaient imaginé. De ce qu'ils avaient désiré. Il ne partirait jamais chasser ou faire du cheval avec son père, ne courrait jamais vers les bras tendus de sa mère, il ne put même pas aller à l'école du village avec les autres enfants de son âge. Jusqu'au tout début de son adolescence, il passa d'ailleurs plus de temps auprès des médecins qu'avec ses parents. Il ne connaissait de la vie scolaire que les cours prodigués par un voisin jouant le rôle de précepteur.
Puis on décida qu'il était temps qu'il découvre la vie scolaire, qu'il devait se faire des amis, qu'il apprenne à vivre en société. Il fut donc inscrit à l'école la plus proche de chez lui. Les Eldoran furent ravis des résultats de leur enfant qui se montra étonnament doué dans toutes les matières. Il faut dire que tout ce qui ne concernait pas les cours était un échec, il ne savait pas comment se comporter avec les autres, il ne partageait aucun de leurs loisirs ou de leurs goûts et sa santé l'empêchait de courir et jouer avec eux. Il fut bientôt un paria et s'isola de plus en plus. Son seul échappatoire fut ses livres. Il se mit à dévorer tout ce qui lui tombait sous la main et à étudier d'arracher pied. Le soir, le week end, quand ses camarades faisaient du sport ou sortaient entre eux, lui rentrait sagement chez lui s'enfermer dans sa chambre. Ou passaient des examens auprès des guérisseurs.
Et vint le jour où des gamins du village qui se moquaient souvent de lui en vinrent aux mains. Ils le bousculèrent, lui jetèrent des pierres et le mirent à terre sans que Samael puisse se défendre. Son petit corps fragile ne pouvait rien contre les adolescents bien plus robustes. Sous l'effet du désespoir, les pouvoirs qui dormaient en lui s'éveillèrent soudain et sans même comprendre ce qu'il se passait, il envoya valser ses camarades à quelques mètres de lui. Par magie. Sous l'oeil d'un homme qui ne manqua rien de la scène.
Il connaissait ce guérisseur depuis quelques années déjà puisque c'était lui qui avait pris le relais de son ancien médecin et lui prodiguait ses soins réguliers. Sans un mot comme à son habitude, l'homme s'occupa de ses blessures, vérifia que son coeur n'en avait pas trop pâti et s'assit près de son lit d'un air insondable. Parfois, Maal Darkthorn – le guérisseur en question – lui faisait un peu peur et il savait qu'il n'était pas le seul à ressentir ça en sa présence. Mais puisqu'il ne lui avait jamais fait de mal pendant tout ce temps, au contraire, Sam savait qu'il pouvait lui faire confiance. Aussi, l'écouta-t-il sans douter un seul instant de ses paroles.
L'homme était plus qu'un guérisseur, il était un mage qui avait tout appris dans une cité cachée portant le nom d'Ascolia. Il lui raconta qu'il avait senti que Samael possédait lui aussi des pouvoirs magiques et qu'il attendait depuis longtemps qu'il en fasse enfin la preuve. Il lui proposa ensuite de le conduire jusqu'à cette école qui lui permettrait de maîtriser ses dons. Un peu sceptique et effrayé, le garçon n'en était pas moins excité à cette idée. Peut-être pourrait-il enfin s'intégrer, peut-être pourrait-il faire ses preuves, peut-être pourrait-il trouver un sens à cette vie qu'il détestait... Mais peut-être surtout parviendrait-il à guérir, à devenir fort, à ne plus craindre tout ce qui l'entourait.
Il accepta. Et puisque ses parents n'étaient guère enchantés de le voir partir seul et de rester des années loin d'eux sans personne à ses côtés, le mage Darkthorn accepta de veiller sur lui. Le jeune homme et son guérisseur partirent donc pour Ascolia, l'un pour trouver sa voie, l'autre rentrant chez lui après de longues années d'absence.
Caractère :
Samael est tellement effacé et fermé au monde extérieur que ses traits sont quasiment devenus inexpressifs. En fait, il préfère garder ses émotions bien cachées aux autres, un moyen comme un autre de se protéger. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir tendance à fixer les gens sans ciller, ce qui peut se montrer assez dérangeant voire désagréable.
Passionné, il ira toujours au bout de ce qu'il entreprend. Il est également très pur, aussi bien physiquement que mentalement, il ne connaît pas la méchanceté. Il fait d'ailleurs preuve d'une honnêteté sans faille, à tel point qu'il n'assimile pas du tout le sens du mot tact et ne fait pas toujours preuve de beaucoup de sociabilité. En fait, il ne sait pas vraiment communiquer et se montre très maladroit.
Affreusement timide, renfermé, distant, soumis, il est quelqu'un qui craint les autres et se sent plus en sécurité en restant à l'écart. Son coeur malade et son physique lui ont appris qu'il n'aurait jamais le dessus avec ses camarades, mis à part peut-être au niveau magique s'il apprend à maîtriser ses pouvoirs. Mais il a perdu depuis longtemps son esprit combattif et est aujourd'hui plutôt blasé, indifférent au monde qui l'entoure et insondable.
Physique :
Samael est un garçon de taille moyenne, assez frêle. Il dégage une sensation de fragilité avec sa minceur, sa peau pâle et son regard éteint. Ses cheveux bruns striés de quelques mèches blanches sont mi-longs et retombent la plupart du temps devant ses yeux dorés, comme s'il cherchait à se cacher des autres. Son style vestimentaire n'en est pas vraiment un, il se contente de porter des vêtements sombres qui l'aideront à passer inaperçu, qui n'attirent pas l'attention. Quand il sourit, tout son visage s'illumine et il semble être une toute autre personne, délicate physiquement mais emplie d'une force intérieure inattendue. Il pourrait être mignon, voire adorable, s'il laissait les autres entrapercevoir ces rares moments.
Peurs :
Samael a une peur terrible du contact physique. Il faut beaucoup de temps pour qu'il accepte que quelqu'un le touche, Maal Darkthorn lui-même eut besoin de quelques semaines avant qu'il n'accepte réellement ses mains sur son corps. Ce qui pour un guérisseur est tout de même assez primordial...
Il n'aime pas non plus les lieux clôs, ça l'angoisse. Une sorte de claustrophobie sans pour autant que ça le plonge dans des crises de nerfs hystériques. Ca le rend nerveux et mal à l'aise, c'est tout.
Particularité :
Malade, son coeur lui fait mal dès qu'il ressent une émotion trop forte ou fait un effort physique. Il s'essouffle aussi très vite.
Exemple de message : (suite de celui de Maal)
Samael n'en pouvait plus. Ça faisait bientôt dix jours que son médecin et lui parcouraient les routes de campagne vers un endroit inconnu. Et secret. Son guide étant du genre peu bavard et l'intimidant toujours autant, il n'osait pas lui demander pour combien de temps ils en avaient encore. Pas que lui-même parlait beaucoup plus en général, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils étaient peut-être perdus.
L'adolescent grimaça intérieurement quand le cheval accéléra l'allure et il s'accrocha à la selle avec nervosité. Aucune expression ne venait se dessiner sur ses traits insondables et personne n'aurait pu deviner combien il trouvait ce moyen de locomotion inconfortable et peu rassurant. Il avait peur à chaque instant que sa monture s'emballe et qu'il se retrouve emporté dans une course folle et non maîtrisée. Il faut dire pour sa défense que sa santé l'avait empêché d'apprendre l'équitation.
Ses fesses lui faisaient mal, son dos était douloureux et la fatigue de plus en plus insistante. Seul point positif, Mr Darkthorn s'occupait très bien de lui et veillait à ce que sa santé ne se détériore pas trop. Malheureusement, son corps appréciait très peu les voyages prolongés. Epuisé, il ne pouvait que rester silencieux et ne rien montrer de sa faiblesse pour ne pas ennuyer son guérisseur. Parfois il se détestait pour être si pathétique...
Quand le cheval s'immobilisa enfin, Sam resta sagement assis et parcourut les alentours d'un regard ennuyé. Il avisa la grande porte que fixait l'homme d'un air aussi lugubre que d'habitude en se demandant ce qu'il y avait de si intéressant. La seule chose étrange qui lui apparaissait était l'absence flagrante d'une poignée. La voix de son guide le convainquit néanmoins qu'il y avait plus qu'on ne le voyait au premier coup d'oeil.
Sans accorder le moindre regard à Maal ni même une parole, il descendit de son cheval en manquant de s'effondrer par terre et fit quelques pas vers ce qu'il devinait maintenant comme l'entrée de la cité. Une légère excitation s'empara de lui mais rien sur son visage ne le montrait. Et c'est donc perplexe qu'il se retrouva devant la porte.
Il sentait le regard de l'homme posé sur lui et savait qu'il était censé faire quelque chose. Mais il ne voyait pas quoi. Au bout de quelques secondes, il commença néanmoins à sentir quelque chose. Comme une attraction. Comme une onde magique que dégageait ce petit espace vide entre les deux battants. Pas tout à fait sûr de ce qu'il faisait, il tendit un bras fin vers ce creux et traça de ses doigts fragiles le bois rugueux. Pas un bruit. Pas un craquement ou frissonnement. Pourtant, la porte glissa et s'ouvrit sur Ascolia.
Ils étaient arrivés.