Dortoir de Gwaeren

Marchant lentement vers la porte indiquée par la pancarte du hall, Gwaeren se retrouva rapidement devant une imposante porte en bois massif, elle sut alors qu'elle ne pouvait se tromper car le mot "dortoirs" flottait au dessus de l'entrée...
S'approchant alors, elle toqua trois fois, comme il était écrit sur la pancarte, avant de reculer de trois pas, et de prononcer d'une voix claire:

" Je désirerai une chambre pour deux personnes, s'vous plait."

Soudain, un brouhaha sortant de derrière la porte fit sursauter Gwaeren qui jeta un regard à Rîn, souriant, quand à lui. On aurait dit qu'une vintaine de personnes s'étaient faufilées dans la piéce et s'étaient mises à chambouler toute la chambre...il y avait un tel raffut!
Puis plus rien...Le silence ift place aussi soudainement que le bruit était apparu.
Jetat des coups d'oeil de ça de là, pour être sûr que personne d'autre n'était présent, Gwaeren fixa la poignée de la porte qui venait d'apparaître...

" Hé ben qu'est ce que tu attends? Ca ne va pas te manger tu sais! vociféra Rîn qui commençait à s'impatienter, dépêches toi! ouvres! "
" Ca va! Ca va! Du calme! Jy vais!"

S'approchant alors d'un pas, la jeune femme tendit une main hésitante vers le morceau de bois et tourna lentement vers la droite. Lorsque la porte fut ouverte, une magnifique lumière argentée vint leur lécher le visage, avant qu'ils ne s'introduisent complètement et admire leur nouvelle chambre.
Deux lits étaient entreposés dans le fond de la chambre, l'un ayant une couverture en peau de tigre blanc, un peu grand pour Rîn, et un autre constitué d'une belle couverture en laine orangée.
Un sourire illumina Gwaeren...son regard se ballada alors tout autour de cette pièce, et remarqua le magnifique pupitre, la bibliothèque emplie de romans anciens, le miroir incrusté dans le mur, mais surtout, le sublime chevalet placé dans un coin. Elle s'avança vers lui, et laissa courir le bout de ses doigts le long de ses rebords.

" Magnifique...je cois que l'on va bien se plaire dans cette nouvelle piole...n'est ce pas Rîn...Rîn?"

Pour toute réponse, le beau matou boudit sur sa couverture en laine et s'y roula en boule. Ce qui laissa échapper un nouveau sourire à l'adolescente.

" Oui...nous allons nous plaire ici..."

Sur ce elle s'installa devan le chevalet et entama une nouelle toile...ou s'entremélèrent dragons, démons, et trois personnages bien distinctifs...dont une humaine, une elfe et un jeune homme...

Portant Shinobu dans ses bras, Gwaeren avançait avec difficulté jusqu'à son dortoir. Ses forces s'échappaient bien trop rapidement, elle avait vécu bien trop de choses en si peu de temps...parviendrait-elle à atteindre sa chambre?
Sa vue commençait à se brouiller...sa magie s'estompait, le corps de la jeune fille allait s'écroulait au sol avec elle...

* Il faut que j'y... *
" ...arrive.."

La porte de la chambre s'ouvrit alors et un mgnifiqe chat noir passa la tête.

" Gwaeren qu'est ce qui se passe? pourquoi portes-tu Shinobu? "
" Ce n'est pas...le moment...de discu...discuter...je n'ai...plus de force...je ne vais pas pouvoir la porter..plus loin..."

La porte parassait si loin...Mais elle n'abandonna pas pour autant. Rassemblant toute la volonté dont elle était capable, elle parvint à la soulever jusque sur le seuil de sa porte. Puis, dans un dernier effort, elle l'allongea sur son lit...avant de tomber à genoux sur le sol.
Posant son visage dans le creux de ses bras, Gwaeren ferma les yeux...

" Elle m'a dit qu'elle n'était pas la soeur de Lyo..."

Rîn qui s'apprêtait à faire sa toilette, se stoppa et s'éclama:

" Quoi? tu es bien sûre d'avoir entendu ça?"

La jeune mage releva des yeux brouillés par la fatigue, avant de les poser sur son chat. Avant d'affirmer d'un signe de tête.

" Oui j'en suis sûre..."

Des mouvements provenant de son lit interpellèrent alors son attention.

" Shinobu?"

" Mmh ..."
Shinobu remua faiblement. Puis, lentement, elle ouvrit les yeux.
" Du bout de mes doigts ... j'ai ... j'ai touché le néant ..."
Un temps ...
" Le Néant passe après la Création, mais la Création provient après le Néant."
Sa tête retomba sur l'oreiller puis, l'instant d'après, elle se redressa en sursaut.
" Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
Elle tourna la tête dans toutes les directions, puis :
" Où je suis ? Où est Lionel ?"
Elle mit sa tête entre ses mains.
" J'ai mal à la tête ... Et je me souviens plus de rien ..."

Deux coups de firent retentir à la porte.
" Gwaeren, t'es là ? Tu sais pas où est Shinobu ? J'ai faim, moi ..."
Il toqua encore un peu, puis ouvrit la porte timidement.
" Ben, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?"
Il rentra et ferma la porte derrière lui, puis s'approcha de Gwaeren, s'accroupit et lui mit les mains sur les épaules.
" Ben qu'est-ce qui se passe ?"
Il la lâcha et regarda Shinobu.
" Y'a un truc que j'ai loupé ou quoi ? Y'a un problème ?"
Il resta là, attendant une réponse, qui tardait à venir ...
" Parlez-moi un peu !! Répondez-moi à la fin !!!"
Aucune réponse ...
" J'ai faim, moi ..."

Gwaeren se passa la main dans les cheveux...avant de rougir devant la présence de Lionel dans sa chambre.

" Qu'est ce que...qu'est ce que tu fiches dans ma chambre toi! "

Puis jetant un regard à l'adolescente allongée sur le lit, elle comprit et reprit ses esprits.

" Heu...ne...non il n'y a pas de problème, passant sa main derrière sa tête en signe de gêne, elle posa l'autre sur le bras de Shinobu. Pourquoi tu dis ça? "

Sourire séduisant... Battements de paupières... Charme...mais bon...Gwaeren quoi?

" Bon ça va, fit elle au bout du compte face au regard insistant de Lionel, j'y comprends rien moi même..."

Elle jeta l'oreiller derrière elle, ce qui eut pour effet de briser le chevalet installer dans un coin.

" P*****!!! Grrrrrrr"

Se levant d'un coup, la jeune femme frappa dans un sac qui apparut devant elle avant de se mettre à hurler en serrant les poings et en tombant à genoux:

" J'en ai MARRE! je brise tout ce que j'aime!! Je ne sais pas garder quelque chose en bon état!! B*****!!!!! J'EN AI MARRE!!!!"
" Humhum... Gwaeren...lève les yeux... "

La concernée, sans envie pourtant, obéit face à son chat et jeta un regard au dessus de sa frange. Et sous ses yeux, le chevalet qui lui avait permit de créer la fresque accrochée au mur se reconstitua.

" Comment est ce que..."

Gwaeren se retourna.

" Alors c'est ça? la force et la magie de l'école d'Ascolia? Remplacer ce que l'on détruit? C'est ça?! Shinobu...son regard s'attendrit soudainement quand elle eut la jeune fille dans son champs de vision...Shinobu, dit lui ce que tu m'as dit...il a le droit de savoir..."

Elle se leva et marcha vers Lyo, puis posa son bras sur les épaules du jeune homme, avant de lui coller un baiser sur la joue.

" Vous avez faim? "

Shinobu garda les yeux fixées sur Lionel, qui avait des étoiles dans les yeux depuis que Gwaeren avait prononcé sa phrase fétiche.
" Un peu qu'j'ai faim !! Ca fait quatre jours que j'ai rien avalé !"
Shinobu sourit et regarda par la fenêtre. Le temps était nuageux mais elle ne se rappela pas un seul moment où il y eut du soleil.
Soudain, les yeux de Lionel devinrent vitreux, puis il se secoua la tête, reprit ses esprits, ses yeux reprirent leur teintes normales, mais il gardait un profil soucieux.
" Qu'est-ce qu'il y a, grand frère ?"
Il la regarda, un petit sourire sur les lèvres.
" Rien, t'inquiète pas. Repose-toi, tu dois être malade."
Elle le fusilla du regard.
" Si il y a quelque chose qui ne va pas, j'estime avoir le droit de savoir !"
Il soupira.
" Idiote."
Puis il vint se poster à coté de la fenêtre, et regarda dehors.
" J'ai un mauvais pressentiment. Comme si mon passé essayait de me rattraper ..."

La dernière phrase de Lionel résonna dans la tête de Gwaeren comme un écho lointain...Shinobu n'avait pas l'air de se souenir de ses propres paroles, mais elle, elle ne pouvait les oublier.
Cependant, faisant en sorte de ne rien laisser paraître, la jeune femme sortit trois pommes qu'elle avait piqué durant le laps de temps qu'elle était restée chez Zhaï...souvenir douloureux qu'elle préférait oublier...avant de s'avancer vers l'adolescent et de lui en tendre une.

" Tiens mange...tes idées seront peut être plus claires après..."

Puis en offrant une à sa "soeur", Gwaeren jeta un regard à Rîn qui ne dit rien, mais pensait comme elle.

* Lionel doit savoir, mais pas être brusqué...plus tard...*

Puis elle croqua un quartier de son fruit...avant d'ouvrir d'un geste souple de la main, la fenêtre.

"Un peu d'air frais fera du bien..."

Shinobu baissa la tête. La pomme, entre ses mains, tremblait. Réflexion faite, c'était plutôt ses mains qui tremblaient. Elle mordit dans la pomme, plus pour se donner une contenance que par réelle envie. Mais elle avait fait le premier pas, il fallait que le reste suive.
Lionel, pendant ce temps, bâfrait sa pomme comme s'il n'avait pas mangé depuis des siècles.
" Je ..."
Deux têtes se tournérent vers elle, et elle se tut. Elle ne voulait pas voir la vérité en face.

Ses yeux vides reflétant son esprit perdu dans ses pensées retrouvèrent leur vitalité et leur couleur lorsque Shinobu tenta de prononcer quelques mots.
Allait-elle enfin révéler son lourd secret à Lionel? Visiblement non...Gwaeren s'était retournée vers la jeune fille dans cet espoir qui fut vain.

" Shino...non rien. " Elle mima la futilité de sa main avant de prononcer un "Oubliez" dans un souffle.

Si shinobu ne le faisait pas, elle même ne pourrait le faire à sa place. C'était une histoire de "famille". Et elle n'en faisait pas partie.
Son regard glissa alors vers le visage de l'adolescent, avant de sourire à la vue du trognon de pomme, non pas mangé mais dévoré.

" Hé beh Lyo! T'as pas mangé depuis des mois ou quoi? "

Changer de sujet...la tension était trop imposante...Lionel ne la sentait peut être pas, mais son bouillait dans ses veines. Elle ne tiendrait pas sa langue longtemps si ça continuait ainsi...

Lionel lorgna le trognon survivant, et le mangea quand même.
" J'ai dépensé beaucoup d'énergie. Faut que je récupère ..."
Et, suivant son habitude, ses yeux devinrent vitreux, et il s'affala par terre. Quelques secondes après, il ronflait comme un bienheureux.
Shinobu, elle, fixait les couvertures.
" J'y arriverais pas ..."
Gwaeren la regarda.
" J'arriverais pas à lui dire ... J'ai trop peur de ce qui peut arriver ..."
Elle regarda Gwaeren de ses yeux larmoyants.
" Dis-lui à ma place ..."
Et, d'un coup, elle se leva et coiurut vers la porte pour sortir dans le couloir. L'écho de ses pas résonna longtemps, avant de disparaitre au loin.

Gwaeren en resta bouche bée...son regard fixait encore la porte, même après que le son des pas de Shinobu aient disparu au loin. Elle ne savait comment lui dévoiler cette nouvelle...C'était si...dur?

" Gwaeren...Gwaeren! "

La jeune femme tourna un regard vitreux vers la voix qui l'appelait; avant de se rendre compte que ce n'était autre que son chat. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, quand ses yeux se dirigea vers le corps de l'enfant-démon endormi. S'approchant de lui, elle posa une main sur son épaule, avant le secouer délicatement.

" Lyo...Lyo? Réveille-toi...je dois te dire un truc important...Lyo!"

" Mgneuh ?"
Lionel ouvrit les yeux péniblement.
" Jéféuneuhtrogrossesiésteuhoukoi ??"
Il avait pas les yeux en face des trous, mais assez de jugeote pour savoir que Gwaeren ne l'aurait pas réveillé si y'avais pas quelque chose de grave.
" Kékispasse ?"

" Qu'est ce qui se passe? Tu t'endors dans une chambre de fille mais sinon tout va bien..."

La jeune femme lui sourit, un air de malice sur son visage, mais l'inquiétude de ses yeux trahissait cette fausse expression.
Recherchant à plusieurs reprises le soutient de son animal, elle ne reçut que de faibles miolements...une chose étrange venant d'un chat parlant. Mais Gwaeren comprit qu'elle devait le faire seule, mais tout de même le faire.
S'eclaircissant la gorge, elle tenta de prononcer un mot, mais seul un son roque en sortit. Le visage de Lionel l'empêchait de le faire.

* Il le faut...Aller! Un peu de trippees! *

S'avançant de nouveau vers la seule ouverture qui était la fenêtre, elle se pencha et savoura l'air frais qui lui fit voler sa chevelure. Puis se retourna vers son ami toujours allongé.

" Lyo, je dois te dire un truc à propos de ta soe...de Shinobu. Elle n'est pas ce que tu crois... "

Lionel s'étira, et leva les yeux ( Vu qu'il était allongé) sur le lit où Shinobu avait été allongée.
" Hein ? Je comprends pas..."

Ses yeux se fermèrent, lachant un profond soupir.

" Lionel..."

Gwaeren plongea son regard ambré dans le chocolat intense de son ami, avant de pencher la tête, et de tourner son visage vers le paysage extérieur.

" Lionel...Shinobu....elle...elle devait te le dire. C'était à elle de le faire. Mais elle est partie, et je..."

Une voix étrange résonna alors et coupa la jeune femme dans son discours, la faisant sursauter au passage.

" Shinobu n'est pas ta soeur. Ne demande pas comment, ni pourquoi, car nous n'en savons pas plus que toi. C'est elle qui l'a avoué à Gwaeren . "

Cette dernière observa le matou qui venait de se taire, avant de retourner son attention sur le jeune homme. Elle présumait le choc que cela produirait sûrement, alors elle posa une main chaleureuse sur l'épaule de Lyo. Elle ne voulait pas revoir le monstre qu'elle avait combattu quand Charlotte était morte.

" Je suis désolée..."

Ce fut tout ce qu'elle put prononcer.

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" Lionel !"
Shinobu était assise au bord d'un ruisseau et lui montrait les deux tétards qu'elle avait attrapés.
Changement de plan,ils était dans une grande salle carrée.
" Regarde ce que j'ai eu, grand frère !"
Elle lui montrait à présent un médaillon composé de deux feuilles de lauriers entrelacés.
" Je peux aller en cours avec toi maintenant !"
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Un éclat de rire. Une voix douce. Des pleurs. Plein de choses auraient pu résumer la vie de Lionel. Souffrance, Tristesse. Mais aussi Vérité.
Toutes les images de Shinobu riant, pleurant, se déchainant, lui passérent par la tête. Il se remémora toutes les choses qu'il avait vécu avec elle.
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La pluie tombait à grosses gouttes. Lionel était allongé à côté d'un gouffre, Shinobu allongée à coté d'elle. Des adultes prenaient soin d'eux.
" Pourquoi as-tu risqué ta vie pour me sauver, grand frère ?"
Il sourit.
" Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une raison pour aider quelqu'un ?"
Il tourna la tête et la regarda.
" Hein, petite soeur ?"
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La tête de Lionel était restée penchée pendant longtemps. Dix minutes, un quart d'heure. Puis, soudainement, il se leva.
" B'soin de prendre l'air."
Et il sortit sans même fermer la porte.
Puis il se mit à courir, sans regarder devant lui. Conséquence, il se prit un arbre en pleine face. Peut-être dûe à la violence du coup, il entendit la voix de Shinobu résonner à ses oreilles :
" Regarde où tu vas quand tu fonces !"
Une image ressurgit encore dans sa mémoire. Ils étaient assis tous les deux et Shinobu s'empressait de désinfecter la plaie qu'il avait au front, due à un choc avec un arbre.
Mais içi, il n'y avait plus personne pour soigner sa plaie, et un mince filet de sang s'écoula de son front jusqu'au coin de sa bouche.
La pluie commença à tomber, doucement d'abord, puis de plus en plus fort. Et c'est là que, entre les arbres, au milieu d'Ascolia, un peu de liquide se fit voir sur les joues de Lionel. Mais ce n'était pas que de la pluie.

Gwaeren n'eut pas le temps de retenir Lionel, il était sorti en trombe de sa chambre...sans qu'elle ne puisse dire un mot. Pensant le laisser seul après une telle nouvelle, la jeune femme se décida pourtant à le suivre...
Attrapant sa besace à la volée, Gwaeren se précipita hors de la chambre, hors de l'école...Pour se retrouver dans une ruelle sombre et fraîche.



Son regard fureta partout, d'un air affolé, avant qu'une bouille blonde attira son attention. La jeune femme distingua un être allongé au pied d'un arbre.

* Lionel...*

Tout en se précipitant vers lui, la pluie s'était amplifiée et lui fouettait le visage. Sa chevelure aux reflets cuivrés dégoulinait sur sa robe. Gwaeren tomba à genoux aux côtés de son ami. S'attachant en chignon ses cheveux dont quelques mèches rebelles tombèrent, la jeune femme remarqua le filet de sang qui roulait sur son visage. Un liquide chaud souillant cette effigie si pure...
Ouvrant sa besace, Gwaeren ne fit attention si Lionel était conscient ou pas. Elle prit un tissus blanc que sa mère lui avait brodé lorsqu'elle était jeune, et le tapota sur son front. Essuyant la blessure de l'adolescent.
Des larmes lui montèrent aux yeux, mais un revers décidé les effaça d'un trait. Elle devait être forte pour lui.
Et elle le serait.



Une sensation étrange vint lui réchauffer le cœur. Ne comprenant pas, Gwaeren eut un hoquet de surprise, avant de saisir que son grand-père s'était envolé définitivement et venait de lui faire le présent d'un bonheur indescriptible. Il était fier d'elle...
Elle venait de faire passer son ami avant elle...elle venait d'apprendre à prendre sur elle pour Lui...



" Lionel, fit la magicienne d'une voix douce, viens, lève toi. Tu vas tomber malade...Et il faut désinfecter ta plaie..."

Shinobu trébucha sur le sol inégal. Elle se rattrapa de justesse a une branche qui passait par là, mais qui la gifla avec une telle force qu'une balafre apparut sur sa joue. Une perle de sang roula sur sa joue. Elle posa sa main sur sa joue, et regarda ce sang. Un sang ... différent de celui de Lionel.
" Lionel ..."
Elle tomba à genoux, et pleura.

Les sanglots de Shinobu s’arrêtèrent lorsque l’on frappa trois coups à la porte :
"Sortez, c’est le professeur de botanique, il vous faut quitter les lieux !"
Des bruits de pas pressés se faisaient entendre derrière la porte…

Gwaeren qui venait de faire rentrer Lionel au chaud sursauta en entendant les coups. Relevant la tête d'un mouvement brusque, elle se retourna vivement, avant d'entendre la voix d'un homme visiblement pressé...ou affolé?

"Sortez, c’est le professeur de botanique, il vous faut quitter les lieux !"

Restant bouche bée devant la porte, Gwaeren eut tout de même la décence d'ouvrir la porte à un homme qu'elle n'avait encore jamais vu auparavant.
voyant son empressement sur son visage, la jeune femme lui manda tout de même la raison de tout cela, laissant totalement de côté son ami:

" Que se passe-t-il? Pourquoi faut-il quitter mon dortoir? "

L'incompréhension se lisait dans ses yeux, se mêlant à une inquiétude grandissante. Elle jeta un regard en arrière, pour s'assurer que Lionel était toujours conscient, avant de retourner son attention vers son interlocuteur.

Lorsque la fille ouvrit la porte, l’homme la regarda avec une certaine stupéfaction…
"Vous… vous, vous n’avez pas participé à mes cours."

Les élèves se pressait dehors, certains en robe de chambre d’autre encore habillé… et d’autre avec une autre tenue pour dormir qui nous laisserais pensé qu’ils été quelque peu occupé avant de dormir…

Les yeux du professeur restèrent quelques instants dans le flou, comme s’il avait une légère teinte translucide… Il sauta sur place. Malgré que Gwaeren n’ait pas atteint sa taille maximum, même si elle en ait plus très loin, il ne lui arrivait pas même à son cou.
"Mais que faites vous encore là-dedans, sortez, les défenses de la citée sont attaquée de l’extérieur ! Sortez !"

Il posa son regard sur le jeune homme qui se frotter la tête, les jambes croisée assis sur le sol : «Non, de non, qu’un cacmus me sortent du… Il posa son regard sur la fille, puis lui sourit timidement : "J’ai l’habitude des plantes désolé, elles ne relèvent pas souvent ce que je dis…"

Il reporta son attention sur le jeune homme qui le regardait comme s’il voyait un fou pour la première fois… avant de se retrouver avec une racine au gout terreux dans la bouche.
"Mange ça, t’iras mieux après ! Et fais pas de caprice, t’es un homme non, plus c’est dégueulasse plus c’est efficace !"

Gwaeren regarda le vieux gnome effarée. Mais les racines se révélaient efficaces. Lionel n’avait plus mal au crâne et ressentait même une note de joie.

"Bien maintenant suivais moi, je ne voudrais pas perdre des élèves en cours de route !"
Il se dirigea vers la porte et se posa devant. "Et bien, go les jeunes vite !"

Un petit sourire passablement débile accroché à la face, Lionel hocha la tête et trottina vers la porte. Devant la panique quasiment générale, ponctuée de quelques explosions, Lionel souriait bêtement, et rigolait même comme un abruti congénital. Jusqu'à ce qu'il se retrouva sous la pluie. Lorsque la première goutte toucha son front, il se laissa tomber sur les genoux et pleura toutes les larmes de son corps. Il eut néanmoins la présence d'esprit ( d'essayer ) d'articuler :
" C'est quoi c'te pourriture de racine ?"

Le visage extrêmement neutre, la jeune femme observait tout de même l'aspect étrange de ce gnome qui se disait professeur. Assez suspicieuse face à lui et son breuvage de racine, elle dit pourtant rien et se dirigea, comme Lionel vers l'extérieur. Ce dernier avait d'ailleurs un étrange comportement. Réfléchissant à ce sourire béat qui ornait son visage, Gwaeren se stoppa net dans son avancée, faillant trébucher sur son ami, larmoyant à genoux.
Pourquoi passait-il du rire aux larmes?! Son désespoir n'aurait jamais dû le quitter! Il....

* ...a mangé des racines....*

La magicienne se retourna vers le professeur de botanique. La panique générale commençait à lui faire perdre ses moyens, son contrôle....

" Hé! Professeur! C'est quoi ces espèces de racines qui vous lui avez donné? Pourquoi a-t-il ce comportement bizarre? Et puis qu'est ce qui se passe à la fin!"

Tout ce tapage commençait sérieusement à lui monter à la tête. Mais après tout...peut-être avait-elle besoin de ce remue-ménage afin de se défouler un peu?

Le professeur regarda passer le jeune homme avec son attitude de gros… débile il faut l’avouer… il se frotta le menton et réfléchie un sourcil à l’air, l’autre, recourbé sur son œil droit.
La jeune fille quant à elle, l’interpella et lui passa devant comme si de rien été…

"… je, je suis la damoiselle !" Il courut aussi vite qu’il le pouvait pour la rattraper. Cinq à six enjambé plus loin, la fille se retourna.
"Ne vous emballez pas, ce n’est qu’un effet secondaire. La racine que je lui ais donné à une particularité, elle soigne énormément, toutes les blessures, ou pratiquement, faut pas exagérer. Mais bon, le problème, c’est qu’elles dégagent des toxines, on va dire, un peu hallucinogène… mais je ne pensais pas que ça irait aussi loin, pour une fois… vous gardez un œil sur lui ?"

Sans attendre la réponse, il partit à toutes (petite) enjambées, guidant au travers des couloirs, et des cours, les élèves vers le centre de l’école. Plus précisément vers le bureau de la directrice Artémis Loevel.
Quand un cri retentit au devant des rangs…

Le groupe d’élèves étaient maintenant dans la cour centrale, quelques volées de marche et ils allaient atterrir dans le couloir en direction du bureau de la directrice. Seulement quelque chose d’inattendue se passa…
Le groupe de tête avait rencontrés le professeur qui enseignait les cours d’histoire de la magie qui témoignait de sa surprise en voyant tout ces élèves dehors à cette heure-ci… lorsque le professeur de botanique se montra.

"Qui êtes-vous, je ne vo…"
Une lumière jaillit des mains du professeur d’histoire de la magie, et para la décharge d’énergie qui provenait des mains du professeur de botanique. "Arrière démon ! cria le professeur de botanique, Vous n’êtes pas Maltila !"

Le professeur d’histoire de la magie ouvrit des yeux étonnés. Et le professeur de botanique en profita : "Cractus rosae !"
Et la femme se vit enchainée par des liens naturels, ronces, lianes.
"Je veux savoir ce que vous caché, et pourquoi… ?!"

La femme enchevêtrée commença à rougir amplement, son corps devenait de plus en plus foncé, jusqu’à ce que de la vapeur s’échappé de sa peau.
"Non, tu ne t’échappera pas ! Tu ne te donneras pas la mort ! Tu avoueras ce que…"

Mais il était déjà trop tard, la femme partie en une explosion de vapeur et de cendre dans un cri de démence. Et le silence s’imposa.

"Avancez, ne trainez pas..., la voie du professeur laissa percevoir un léger ton d’inquiétude, allez au bureau de la directrice."

Mais un signe n’échappa pas à Gwaeren lorsque la femme partie en fumé. Le professeur de botanique avait claqué discrètement des doigts à ce moment précis… ce qui échappa à Lionel qui était plus occupé à parler au poteau en pierre devant lui…